Côte d’Ivoire-AIP/ Inter/ Une douzaine de morts lors de manifestations contre les brutalités policières au Nigeria
Abidjan, 22 oct 2020 (AIP)- Des centaines de jeunes nigérians qui manifestaient dans la mégalopole de Lagos depuis une semaine contre les brutalités policières et pour la bonne gouvernance au Nigeria, ont été sévèrement réprimés mardi par les forces de l’ordre, faisant une douzaine de morts, selon un rapport de l’ONG Amnesty International, publié mercredi.
De nombreux habitants sont ainsi calfeutrés chez eux à Lagos (ville et État, qui fait plus de 20 millions d’habitants), où le couvre-feu, en vigueur depuis mardi soir, a été étendu pour 72 heures, suite à ce « mardi noir », qui a entrainé des pillages et des incendies par des bandes en colère.
Des banques et un péage, celui de Lekki, ont été incendiés après que les forces de sécurité sont intervenus pour disperser, à balles réelles, les manifestants qui occupaient un axe majeur depuis plus d’une semaine. Plusieurs bus ont également été incendiés dans une gare routière au nord de la ville, ainsi que les locaux d’une télévision locale et du journal The Nation.
Des hommes ont pris pour cible le palais d’un chef traditionnel de Lagos, au cœur de la ville ; le siège de l’autorité portuaire nationale, a été incendié à Lagos, mais aussi dans la grande ville pétrolière de Warri au sud du pays, où le port était bloqué par des barrages de pneus enflammés.
En plus de l’Etat de Lagos, huit États nigérians sur les 36 que comptent le pays sont désormais sous couvre-feu. Ces Etats ont vu de nombreux bâtiments administratifs pillés et incendiés. La police anti-émeute, a été déployée mercredi soir sur tout le territoire nigérian.
Même si la déclaration publique, tant attendue, du président Muhammadu Buhari n’a encore pas été faite, celle du gouverneur de Lagos, Babajide Sanwo-Olu, a été diffusée, en plus des photos de sa visite dans un hôpital de la ville. Selon lui, il y a une personne morte et une vingtaine de blessés. « C’est la nuit la plus difficile de nos vies.
Des forces sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle ont assombri notre histoire », a-t-il notamment déclaré, soulignant qu’une enquête allait être ouverte suite à la fusillade de mardi soir, sur le péage de Lekki, qui a eu lieu deux heures avant le début officiel du couvre-feu à Lagos. Du côté de l’armée, c’est l’omerta totale.
Les condamnations internationales se multiplient, notamment celles du secrétaire général de l’ONU Antonio, du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, tout comme le Royaume-Uni par la voix de son chef de la diplomatie Dominic Raab, et du candidat démocrate à la présidentielle américaine Joe Biden. Tous, demandent à l’armée nigériane de mettre fin à cette répression et de faire respecter l’Etat de droit et les droits de l’homme.
(AIP)
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